A l'occasion du 80ème anniversaire de la Libération, Christophe de Guibert, professeur des écoles à Sainte-Croix et ses élèves ont retracé l'évènement da notre ville de Châteaugiron. Découvrez le récit et le parcours disponibles en téléchargement ci-contre.
Sous l’Occupation, Il y avait plus d’une centaine de soldats allemands dans Châteaugiron. Les troupes étaient logées au séminaire (actuelle école Sainte-Croix) et courraient tous les jours jusqu’au Bois-Orcan en chantant et en réveillant toute la ville, passant sous le drapeau du Reich au-dessus de la porte du séminaire. Les officiers et les sous-officiers habitaient chez les Castelgironnais, et la kommandantur était située au 1 rue des Bluteaux. A la tombée de la nuit, un couvre-feu était imposé.
Le 6 juin 1944, le Débarquement commençait, et deux mois plus tard la présence des Alliés autour de Châteaugiron était à son maximum : les Américains et les Anglais tiraient sur tous les véhicules à l’air allemand (même conduits par des civils français) comme en témoignaient les impacts sur le château d’eau. Un camion nazi a explosé après qu’un char lui a tiré dessus et alors que les Castelgironnais récupéraient les marchandises, un paysan a vu un blessé allemand mis à l’écart. Un témoin raconte : « Hélas, un faux résistant voulut le tuer avec un pistolet. Le pauvre gars levait les bras. Heureusement le destin était là : un vrai résistant arriva à cet instant et asséna un bon coup de poing dans la figure de l’autre ».
Pensant qu’il restait des Allemands, les Alliés pensaient bombarder la ville avant d’y pénétrer, appuyés par l’infanterie blindée. Juste à temps, un Castelgironnais court prévenir le commandement américain qu’il n’y avait plus de soldat allemand dans la ville. C’est ainsi que le 4 août, les chars alliés rentrent dans la ville depuis le cimetière, passent par l’étroite rue de la Madeleine, écrasant le trottoir de leurs chenilles. Les habitants les attendaient avec impatience, fêtant leur arrivée.
Le 7 août, le lieutenant Mallon (commandant la résistance locale) a donné au maire de Châteaugiron la liste de ceux qui étaient déjà résistants avant le 6 juin, afin d’écarter les résistants de la dernière heure (trop motivés pour punir les collaborateurs). Seuls ces 12 « vrais résistants » pouvaient avoir une arme lorsqu’ils étaient en mission et toujours accompagnés d’un gendarme. Ces mesures, 3 jours seulement après la Libération de la ville, ont évité beaucoup d’injustices.